Le désert du wadi Rum et Petra la Rose

Saint Exupéry disait des déserts qu'ils se dérobent aux amoureux d'un soir. Pour en prendre sa pleine mesure il faut en effet y passer quelques jours.

 

Je ne sais toujours pas ce qui m'avait poussé à partir. Besoin de faire le point? De se retrouver loin de tout, totalement dépaysé? Le moins que l'on puisse dire est que je ne fais pas les choses à moitié.

 

Me voila donc débarqué, moi et mon petit sac tout neuf prenant la pleine mesure de ma décision. Pour tout dire ma première rencontre avec le désert s'est faite de nuit. Notre avion ne pouvant se poser qu'à Amman nous avons fait les premiers kilomètres en 4x4, sous les étoiles. Je le conseille à tout le monde. c'est une expérience vraiment unique.  A peine arrivé je file sous la tente.. et là, le matin, découverte du désert. On pourra dire ce que l'on veut, il faut l'avoir vécu pour être à ce point ébahit devant une pauvre tente grise plantée à même le sable.

 

Le reste, merveilles et souffrances pendant 4 jours. Merveilles pour ces couleurs de sables qui se superposent continuellement. Souffrances pour s'être tapé à 8.00 du matin une colline de sable qui nous a sapé toutes nos forces en 30 minutes.

 

On adopte un autre rythme dans le désert. Tout d'abord les directions. Rien de plus simple: "tu vois cet amas de pierres à l'horizon? Et bien, ce soir, on dîne à sa droite". Ensuite on évite les heures les plus chaudes en trouvant refuge dans des crevasses ou sous des arches. Enfin on apprend à ne plus croire nos yeux lorsqu'on estime un temps de marche ou l'inclinaison d'une montée.

Quel souvenir que cette fameuse zone soit disante plane. Le camp paraissait à bout de bras et pourtant il nous aura fallu presque deux heures pour l'atteindre. Je ne sais pas si cela est physiquement possible mais sur la fin j'étais obligé de me concentrer pour faire bouger mes jambes. Quelle sensation!

 

Mais le Wadi Rum ne serait rien sans une visite de Petra. Nous avons eu de la chance, nous l'avons faite à l'envers. Nous avons commencé par l'El Deir pour finir par le Siq (en sifflant l'air d'Indiana Jones au passage).

 

La rencontre, inévitable, avec les touristes (et leurs cars) me fit prendre conscience de trois choses:

1- J'avais l'impression d'avoir mérité cette visite.

2- les touristes, eux, sentaient bon.

3- Jamais je ne prendrais plaisir à découvrir un pays autrement qu'à pieds.