Balcon des Annapurnas

Le Matchu Picchu, le chemin de l'inca et les ponchos bariolés...le hasard fait bien les choses parfois. je devais me rendre au Pérou mais je n'ai pas pu partir. Quelle autre destination choisir? Comme pour mes plus beaux voyages elle s'est faite comme cela, sans vraiment y réfléchir: le Népal.

 

J'avais besoin de calme, de beaucoup de marche et de nature. Toutes les conditions étaient remplies. A moi la nature népalaise...oui enfin sauf à Kathmandu. On pense tout de suite à Bangkok même sans jamais y avoir été. La couche de pollution est visible et se fait assez rapidement ressentir.  

 

D'après les guides il faut y rester quelques jours pour s'habituer à l'altitude. Paradoxal pourtant car on y respire très mal. Le départ pour Pokara fut une libération.

 

De mon premier jour de trek je retiens deux choses:

- je comprends maintenant la phrase: "il faut parfois descendre pour pouvoir monter". Le chemin respecte la nature. C'est beau et absolument pas droit.

- j'aurai mieux fait de faire du step que de la course au niveau préparation physique. Une énigme reste entière pour moi. Bien que le népalais moyen soit largement au dessous du 1.60 m leurs marches font dans les 30 cm de haut.

 

Un autre élément incontournable du Népal est la Lodge. Alors une lodge c'est un peu comme un refuge, un gîte, un hotel-restaurant sans être un seul à la fois. On s'y installe, fourbu, délaissant un sac devenu bien lourd, pour se regrouper autour de la table de la cuisine et déguster un Dal Bhat bien mérité.

 

Le rythme est des plus simples: On se lève tôt pour prendre notre petit déjeuner tout en jouissant d'un panorama incontournable. Puis on part à la recherche de la prochaine Lodge. Concernant les petit déjeuners, au début on est encore très européen (toast, thé) mais très rapidement on ressent le besoin énergétique d'une bonne soupe de nouilles.

 

Il y a tout de même quelques aléas. Le plus significatif fut une chute de grêle en plein milieu d'après midi. Nous venions juste de rejoindre la Lodge et nous nous étions installés près de la table principale, les pieds au chaud sous une couverture de yach lorsque l'averse s'est déclarée.

Ainsi bloqué, les japonais qui nous accompagnaient ont décidé de nous apprendre l'art de l'Origami. Honnêtement, quelles étaient les chances que je me retrouve un jour au Népal, sous la grêle, en train de plier une feuille en forme de cygne...un moment mémorable!

 

Toute personne faisant le balcon des Annapurnas passera forcement par Poon Hill. Pour résumer, tout le monde se retrouve à Ghorepani et part le lendemain à 4 heures du matin vers Poon Hill, nous offrant de ce fait une vision de la chaîne himalayenne au lever du soleil.

Pour moi Poon Hill represente l'une des marches les plus difficiles. Passé 3000 m j'ai eu l'impression d'être Jacques Mayol dans le Grand Bleu : Hyperoxygénisation garantie ! L'expression "puiser dans ses dernières forces" ne m'a jamais paru plus réelle qu'à ce moment là.

 

Au sommet, vision de rêve et repos largement bien venu.