Spitzberg ou à la recherche de l'ours blanc perdu

Mais pourquoi partir dans un pays froid en plein été? J'ai bien dû entendre cette question des centaines de fois. Mais parce que je le veux bien !

 

Il n' a pas de raisons specifiques. C'est un endroit plutot insolite pour faire du Kayak donc j'ai pris mon sac, tous mes vêtements chauds et je suis parti.

 

Spitzberg (Longyearbyern) en quelques chiffres: 9 jours, 24hrs d'ensoleillement, 10 personnes, 6 ° en moyenne, pointe a 13 °, eau à 2 °. Des vacances d'été classiques en somme.

 

Il est assez particulier d'arriver dans un pays ou il n'y a pas de nuit. Heureusement on s'y fait très rapidement et on se sent peu fatigué. De plus cela facilite grandement l'installation des tentes à deux heures du matin. Le premier camp est juste en bas de l'aéroport. C'est certes parfois un peu bruyant mais donne déjà un avant-goût d'aventure. Point crucial, à ce stade on peu encore prendre une douche chaude. Il ne faut surtout pas s'en priver car ce sera un régime lingettes et eau glaciale pendant une semaine.

 

L'organisation était vraiment bien gérée. Nous avions deux camps de base. Nous amenions le plus gros au camp 1 et utilisions les kayaks pour visiter et se rendre au camp 2.

Quelques règles élémentaires de survie:

1. Ne pas avoir de nourriture dans sa tente

2. Ne pas se séparer du guide qui a un fusil

3. Ne pas rencontrer un ours blanc (voir point 1 & 2)

 

L'ours blanc, c'est la hantise du guide. Il ne faut pas avoir cette vision douillette d'un petit ourson attachant. S'il se jette sur vous ce n'est pas pour un câlin. Pour lui on ressemble à un gros bigmac avec supplement frites.

 

Voici quelques conseils glanés sur comment réagir face à un ours:

1. Crie pour lui faire peur

2. Ne fais pas un bruit et recule doucement

3. Cours

4. Reste immobile

5. Le conseil absolu: Ne rencontre pas d'ours.

 

Plus sérieusement nous étions dans une région faiblement peuplée d'ours. Ceci ne nous a pas empêché de devoir faire des tours de garde. Le meilleur horaire? de 3 à 5 h du matin. Difficile de garder les yeux ouverts, mais on revient vite à l'essentiel: un vol d'oies sauvages devient un vrai spectacle au naturel.

 

Bien evidemment la partie la plus importante reste toujours le kayak. Pour éviter une chute malencontreuse dans une eau glaciale il faut enfiler une combinaison étanche. Ca gâche un peu le coté glamour du kayak mais est très utile pour la survie. Une mésaventure en témoignera, sans combinaison je n'aurai pas tenu plus de 30 secondes.

 

Coté faune je fus surpris de constater que les phoques sont relativement curieux, que les morses n'en ont rien à faire de nous, que les oies sont douées en camouflage et ques les goélans sont de sales chapardeurs.

 

En résumé un très beau voyage, atypique qui permet de mieux comprendre les locaux et aussi, dans une certaine mesure, de mieux se comprendre soi-même.